La Nation Bénin...
Malgré
un contexte international marqué par la volatilité des matières premières et
l’évolution contrastée des marchés financiers, le Bénin tire son épingle du jeu
en mars 2025. Selon le bulletin mensuel des statistiques de la Bceao, le pays
maintient un taux d’inflation faible à 0,7 %, affiche une forte croissance
industrielle et conserve la confiance de ses chefs d’entreprise.
Dans
une conjoncture mondiale incertaine, marquée par la chute des cours du pétrole
brut, la volatilité des prix des denrées de base et les ajustements des
politiques monétaires, le Bénin continue de faire preuve d’une résilience
économique remarquable. Alors que certains pays peinent à maîtriser l’inflation
ou à relancer leurs activités industrielles, le pays parvient à stabiliser ses
indicateurs tout en maintenant la confiance des acteurs économiques comme c’est
le cas depuis le début de cette année 2025. Une performance qui se reflète dans
les dernières statistiques publiées par la Banque centrale des États de
l’Afrique de l’ouest (Bceao) pour le mois de mars 2025. Inflation maîtrisée,
production industrielle en forte progression, climat des affaires positif… les
signaux économiques sont plutôt au vert pour le Bénin, malgré les vents
contraires au niveau régional et international.
En
effet, alors que les cours mondiaux du pétrole brut (moyenne WTI et Brent) ont
chuté de 15,6 % en glissement annuel en mars 2025, après une baisse de 7,5 % le
mois précédent, les principales matières premières exportées par les pays de
l’Uemoa ont globalement vu leurs prix grimper. Le café (+64,0 %), l’or (+38,1
%), la noix de cajou (+12,7 %), le cacao (+10,7 %) et le caoutchouc (+5,1 %)
ont profité de cette embellie.
À l’inverse, le coton, produit phare de l’économie béninoise, a vu son prix reculer de 28,5 % dans l’espace. Ce qui peut ne pas avoir à terme, d’impact significatif sur les recettes du pays puisque depuis un moment, le Bénin transforme sur place une grande partie de sa production de coton.
Évolution de l’inflation dans les pays membres de l’Uemoa
Concernant
les prix à la consommation, l’inflation dans l’Union s’est établie à 2,2 % en
mars, contre 2,1 % le mois précédent. Le Bénin reste largement en dessous de la
moyenne régionale avec un taux de 0,7 % en hausse par rapport aux 0,1 % de
février. Ce qui le place parmi les pays les mieux positionnés en matière de
stabilité des prix, derrière le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Cette évolution
est principalement due à l’augmentation des prix des denrées alimentaires, bien
que partiellement compensée par la baisse observée dans les composantes
“transport” et “logement”.
Regain de confiance
Sur
le plan monétaire, la Bceao a réduit le taux moyen pondéré de ses adjudications
hebdomadaires de liquidité à 5,23 %, contre 5,48 % en février. Parallèlement,
le marché interbancaire régional a enregistré un regain d’activité avec un
volume moyen hebdomadaire des opérations porté à 868,4 milliards Fcfa, en
hausse de 12,8 % sur un mois.
Le taux d’intérêt moyen de référence à une semaine a, quant à lui, légèrement baissé à 5,71 %, contre 6,12 % un mois plus tôt. En ce qui concerne les taux bancaires, les établissements de crédit ont légèrement réduit leurs taux débiteurs à 6,78 % en moyenne, contre 6,79 % en février. Les taux créditeurs sur les dépôts à terme ont, pour leur part, légèrement progressé à 5,37 %. Ces évolutions traduisent une certaine stabilité du système bancaire dans l’ensemble de la zone Uemoa, et notamment au Bénin.
L’indice
du climat des affaires, indicateur phare de la confiance des opérateurs
économiques, est resté au-dessus de sa tendance de long terme. Il s’est établi
à 101,0 en mars dans l’espace, traduisant une perception favorable des
perspectives économiques. Cette confiance semble étayée par des résultats
concrets avec la production industrielle qui a bondi de 13,7 % en mars 2025
(contre 9,7 % en février), tandis que les activités commerciales ont progressé
de 2,0 %, et les services marchands de 4,8 %, malgré un léger ralentissement
par rapport au mois précédent.
Dans un environnement global dominé par les incertitudes sur les marchés et les politiques monétaires prudentes des grandes banques centrales, l’économie béninoise se démarque par sa relative stabilité. La prudence reste de mise, mais les indicateurs du mois de mars 2025 permettent d’envisager, à court terme, une poursuite de la dynamique positive observée depuis le début de l’année.